Au niveau de la santé, le problème est de trouver des rendez-vous à court terme mais pour beaucoup de spécialités, il n'y en a pas : il faut attendre au moins 1, 2 ou plus de trimestres. Et c'est l'ironie de l'histoire car quand on est malade, on ne veut pas attendre ! Même quand il n'y a qu'une suspicion de maladie ou un contrôle de routine qu'une simple consultation ou un simple examen va dissiper, on ne veut pas attendre non plus. Une attente longue ne fait qu'accroître le stress qui ne devrait pas exister.
Prenons l'exemple des dermatologue : Une étude de l'Ifop de Septembre 2023 mesure que les trois quarts des Français (73%) jugent aujourd’hui difficile l’accès aux soins assurés par les dermatologues; cette tendance a considérablement augmenté en 12 ans (+ 27 points depuis 2011).
Cette étude indique également que l’accès aux soins dermatologiques est entravé par des délais de rendez-vous qui ont explosé au point de s’élever désormais en moyenne à plus de 3 mois (104 jours en 2023), contre des délais d’attente de « seulement » 41 jours en 2012.
Compte tenu de ces conditions difficiles d’accès aux soins dermatologiques, près d’un patient sur deux (46%) a déjà renoncé à faire traiter ses problèmes de peau chez un dermatologue, chiffre qui s’élève à 90% chez les personnes atteintes d’eczéma sévère.
La difficulté à obtenir un rendez-vous dans un délai suffisamment rapide est – logiquement – le motif de renonciation aux soins le plus cité (42%).
Selon une étude Ifop menée pour le compte de la plateforme de téléconsultation Qare en Janvier 2022, les femmes sont nombreuses à reporter leur suivi gynécologique : 1 femme sur 3 n’a pas consulté depuis plus de deux ans.
La gynécologie arrive dans le peloton de tête des soins "oubliés" ou volontairement "laissés de côté". 1 femme sur 3 déclare même ne pas être allée chez un gynécologue depuis plus de 2 ans (22 % depuis plus de 3 ans) et 1 femme sur 10 ne pas y aller… du tout.
Pour justifier ce renoncement aux soins gynécologiques, 36% des femmes évoquent des délais d’attentes trop longs – entre 2007 et 2020, la France a perdu 5,2% de ses effectifs de gynécologues, soit 1 022 médecins en 13 ans, selon un texte publié au Journal Officiel des questions sur le site du Sénat - à ajouter aux 14% déclarent habiter trop loin d’un gynécologue.
En 2012, l'Ifop et Jalma avait fait une étude qui montrait que 74% des français n'étaient pas satisfaits de l'accès au soins opthalmologique.
Cette étude indiquait également que les délais d’attente les plus longs concernaient les rendez-vous chez les ophtalmologues.
D'après les chiffres de l'ARS Santé, le nombre d'opthalmologues a diminué de 1% entre 2016 et 2021 et la densité s'établit en 2021 à 5,7 ophtalmologues pour 100 000 habitants !
En 2022, la densté a légèrement augmenté pour s'établir à 5,9 pour 100 000 habitants mais on s'attend à ce qu'elle diminue de 3% en 2030!
Globalement il y a moins de moins de disponibilités chez les spécialistes suivants : dermatologue, gynécologue, ophtalmologue, cardiologue, pneumologue, rhumatologue, radiologue, pédiatre, dentiste, dentiste pédiatrique.
Et la situation ne s'améliore pas suite à la réduction, au fil des années, du numérus clausus des étudiants en médecine pouvant accéder à ces spécialités, à une désertification des zones rurales ou à faible densité pour résuire les coûts.
Il en est de même pour les examens comme les IRMs et les scanner
s.
Désormais, réussir à obtenir une consultation via le téléphone ou sur place est devenu de plus en plus difficile et la plupart des cabinets privilégie la prise de rendez-vous par des sites web, le leur et de plus en plus par des sites spécialisés en rendez-vous santé comme AlloDocteur, ClickDoc, Doctolib, Keldoc, Maiia et/ou Ubiclic et bien d'autres.
Ce qui fait que non seulement l'attente est longue dès qu'on a un rendez-vous, mais on doit également passer individuellement
beaucoup de temps à le trouver sur différents sites!
Et chaque individu qui cherche est en compétition avec les autres; premier arrivé, premier servi! Donc il faut "surfer"
serré et sans relache.
Dans la suite de cette article, nous allons donner des graphiques des disponibilités trouvés par le service A.me sur les sites de prise de rendez-vous qui est la solution préivilégiée désormais par les cabinets médicaux spécialisés : le service A.me n'est qu'un reflet de ce que dépense chaque individu en temps et énergie mais a vocation à partager l'information; ce que ne peut faire chaque individu, si ce n'est à une échelle de forte proximité.
Nous mettrons à jour régulièrement ces données pour voir comment la situation évolue année après année en espérant que les choses s'améliorent.
L'équipe A.me a donc décidé de simuler le comportement de milliers d'utilisateurs
qui cherchent des rendez-vous dans ces spécialités.
Considérons que ces recherches aient été effectuées au mois de juillet 2023.
En utilisant des sites de prises de rendez-vous santé comme Docotolib, Maiia, ..., pendant 15 jours, les recherches de rendez-vous de dermatologie sur le France métropolitaine ont donné la représentation suivante en ne considérant qu'un rendez-vous par jour pour un spécialiste.
En Juillet 2023, nos recherches, par zone géographique, ont donc trouvé dans le meilleur des cas pour un mois environ 310 disponibilités - et ce 3 mois après -.
Si l'on considère qu'un dermatologue peut recevoir 10 patients par jour en moyenne, ça fait au mieux 3100 disponibilités pour la France métropole dans un mois.
Si l'on suppose une répartiton égale par département, ça fait environ 305 disponibilités par département en France métropolitaine, ce qui est très très bas et pourtant chaque opérateur a dû dépenser beaucoup d'énergie individuellement et cette énergie est démultipliée dans le réel par les dizaine de milliers de personnes qui cherchent chaque jour!
L'APE en 2014 avait comptabilisé en moyenne 3000 patients reçus en dermatologie par département (min:1708, Max: 4071), soit pour la France entière 300000 en 1 année;
Pour un mois, nous en avons trouvé au mieux 3000, soit pour une année nous allons en trouver 36000 dans le meilleur des cas par le canal privilégié, soit moins d'1/3 des consultations réellement données. Et il s'agit d'un ratio sur les personnes qui consultent auxquels il faudrait ajouter ceux qui ont renoncé au motif d'accès trop difficile et qui représentent 46%!
Mais malheureusement, on est loin du meilleur des cas : en passant par les sites de rendez-vous et en couvrant la Frace entière, voila ce qu'ont donné nos recherches :
Nous n'avons pas trouvé de disponibilités dans 60% des départements !!!
Il y a donc une vraie inégalité géographique.
Pour en trouver, il faut passer par les sites spécifiques des cabinets et ça complique encore plus la tâche des utilisateurs.
Pour les gynécologues, il semble qu'ils prévilégient plus les sites de rendez-vous car on trouve des disponibilités dans pratiquement tous les départements. Mais comme l'indique les études, ces disponibilités sont largement insuffisantes considérant la population féminine qui en a besoin, soit toutes les femmes entre la puberté et la ménaupose, soit environ 17 millions de femmes en France.
En utilisant des sites de prises de rendez-vous santé comme Docotolib, Maiia, ..., pendant 15 jours, les recherches de rendez-vous de gynécologue sur le France métropolitaine ont donné la représentation suivante en ne considérant qu'un rendez-vous par jour pour un spécialiste.
Les meilleurs mois permettent via les sites de rendez-vous d'obtenir environ 18000 disponibilités mais 4 mois après la recherche. Ce qui représente en moyenne par département 190 disponibilités pour un mois. Si l'on suppose qu'il faudrait que chaque femme y aille au mojns 1 fois par an et que 18000*10 (hypothèse de 10 rendez-vous vacants par gynécologue et par jour, sans arrêt ni vacances!) est dans le meilleur des cas le nombre de disponibilités par mois, on ne trouve donc dans l'ultra meilleur des cas via ses sites de rendez-vous que 12 % de ce qu'il faudrait!
C'est désormais pourtant le moyen privilégié par les professionnels et ceux qui cherchent, l'avantage étant que pour ces derniers ça évite de naviguer sur chaque site de spécialistes et perdre encore plus de temps.
La aussi, les inégalités géographiques sont très importantes car alors que certains départements culminent à plus de 600 dans les meilleurs mois, d'autres ne sont qu'à guère plus de 10 dans les meilleurs mois.
Comme pour les gynécologues, les ophtalmologues semblent prévilégier les sites de rendez-vous car on trouve des disponibilités dans pratiquement tous les départements. Mais comme l'indique les études, ces disponibilités sont largement insuffisantes considérant par exemple la population qui porte des lunettes : En France 7 personnes sur 10 portent des lunettes, toutes corrections confondues, soit quelques 45 Millions de Français.
En utilisant des sites de prises de rendez-vous santé comme Docotolib, Maiia, ..., pendant 15 jours, les recherches de rendez-vous d'ophtalmologue sur le France métropolitaine ont donné la représentation suivante en ne considérant qu'un rendez-vous par jour pour un spécialiste.
Les meilleurs mois permettent via les sites de rendez-vous d'obtenir environ 25000 disponibilités mais 4 mois après la recherche. Ce qui représente en moyenne par département 270 disponibilités pour un mois. Si l'on suppose qu'il faudrait que chaque patient aille au mojns 1 fois tous les 3 ans et que 25000*10 (hypothèse de 10 rendez-vous vacants par ophtalmologue et par jour, sans arrêt ni vacances!) est dans le meilleur des cas le nombre de dsponibilités par mois, on ne trouve donc dans l'ultra meilleur des cas via ses sites de rendez-vous que moins de 2 % de ce qu'il faudrait! La France est donc globalement devenu un désert médical pour les ophtalmologues!
C'est désormais pourtant le moyen privilégié par les professionnels et ceux qui cherchent, l'avantage étant que pour ces derniers ça évite de naviguer sur chaque site de spécialistes et perdre encore plus de temps.
Là aussi, la répartition géographique est très inégale et nos concitoyens n'ont pas finis de galérer et se déplacer loin pour se faire soigner, à l'heure pourtant de l'économie verte!
Certains départements culminent à près de 1000 dans les meilleurs mois, d'autres ne sont qu'à moins de 10 dans les meilleurs mois.
Cette article sera mis à jour avec les données successives du service A.me et nous ajouterons progressivement d'autres spécialités.
En attendant, pour ceux qui sont interessés par ces autres spécialités, le service A.m
e affichent quelques figures à droite du formulaire de déclaration de recherche de disponibilités. Vous pouvez vous y référer en attendant les prochaines analyses.
En conclusion de cette article relatif aux consultations de santé, nous avons voulu montré la hauteur du désert médical français mais nous voulons également en profiter pour alerter sur l'individualisme des approches de recherche qui sont en
désaccord avec les économies d'énergie que nous devons tous faire pour la préservation de notre planète. Malheureusement, ceci est plus difficile encore à combattre car il y a un intérêt économique désormais pour les sociétés de ce domaine qui s'appuient sur ce modèle économique du web où il faut capter un maximum d'utilisateurs et de clics.